En collaboration avec le Fonds de Dotation La Cense, la galerie Polka est heureuse de présenter “The Horse Nation” de Simon Vansteenwinckel, lauréat de la première édition du Prix International La Cense de la Photographie de Cheval présidée par Viggo Mortensen et parrainée par Yann Arthus-Bertrand.
En décembre 1890, dans les plaines glacées du Dakota, le chef sioux Sitting Bull est abattu par la police indienne sous l’autorité de l’armée américaine. Face à cette perte et à la menace grandissante, un groupe de Lakotas refuse de se soumettre. Ils prennent la route, espérant trouver refuge auprès du chef Big Foot à Wounded Knee. Sans le savoir, ils marchent vers l’un des chapitres les plus sombres de l’histoire amérindienne.
Depuis, chaque hiver, leurs descendants rejouent cette marche funèbre à cheval. Une traversée de 450 kilomètres, menée dans des conditions extrêmes, où le mercure peut chuter jusqu’à –20 °C. Cette route de mémoire, entre exil et deuil, devient un acte de résistance et de transmission. Il ne s’agit plus seulement de marcher dans les pas des disparus, mais de tracer un chemin pour les vivants. Scènes énigmatiques, silhouettes à contre-jour, chevaux fantomatiques dans le blizzard... Les images aux couleurs sourdes de Simon Vansteenwinckel capturent avec une grande justesse la tension entre présence et absence, entre passé et présent.
Adepte des projets au long cours, le photographe belge de 47 ans explore les notions de territoire, d’identité et de mémoire, à la frontière du documentaire et du récit intime. Au sein de la nation sioux, Simon Vansteenwinckel s’est immergé dans la relation profonde qui unit le peuple Lakota au cheval, véritable pont entre les vivants et les disparus : « Pendant ces deux semaines, les anciens s’occupent des jeunes, les sortent de leur quotidien, leur apprennent à monter à cheval, à être bienveillants envers ces derniers et leur font également côtoyer l’âme et l’histoire de leur nation. »
Un récit qui se construit aussi à rebours des clichés de la représentation des réserves indiennes dans les médias, comme « des lieux d’abandon, dominés par la violence, l’alcool et le chômage. », souligne-t-il. Face à cette image figée, dénuée de nuances, il choisit de raconter une autre vérité. Car, au cœur de ce paysage que l’on croit brisé, une nation se lève, chaque hiver, fière et déterminée, les mains gelées, serrées sur les rênes, la crinière de leur cheval comme étendard.
Simon Vansteenwinckel publie son travail aux Éditions Lamaindonne, sous le titre Aux Ombres regroupant les images de ce pèlerinage qu’il compte distribuer aux tribus grâce à la dotation du Prix. Il choisit de reverser la totalité de ses droits d’auteur au clan Hunkpapas, organisatrice de l’expédition.