“Fair is foul and foul is fair”. Affreux est le beau et beau est l’affreux ! Ces six mots brefs prononcés par un trio de sorcières dans la scène d’ouverture de Macbeth par Shakespeare introduisent le premier livre de Dominic Turner, “False Friends”, dont sont extraites ces images tirées par ses soins et présentées en exclusivité à la Factory Polka en version numérotée et signée.
C’est dans un cours de français que le dublinois de 51 ans entend pour la première fois le terme “faux amis” — ces mots issus de langues différentes qui se ressemblent sans avoir pourtant la même signification. Son travail nous confronte à l’ambiguïté originelle de la photographie, cette drôle d’invention toujours tiraillée entre réel et fiction, surtout lorsqu’elle est dépourvue de contexte.
Les paysages éclatés, parfois presque dissous de Dominic Turner — qui exerce aussi le métier de tireur à Dublin depuis 2008 — font penser à ceux de Jungjin Lee et Renato d’Agostin. Mais aussi à la poésie sobre de l’école italienne de Senigallia dont firent partie Mario Giacomelli, Ferrucio Ferroni et le précurseur Giuseppe Cavalli.