Depuis plus de trente ans, le photographe Franck Landron glane ces images végétales autour du monde au grès de ses voyages, et les collectionne comme les livres, avec passion.
Ici, il nous emmène dans sa forêt imaginaire pleine de mystère. Son travail photographique, semblable à un herbier géant, capture la vérité de chaque arbre, de son écorce à son feuillage, en passant par ses transformations saisonnières. Isolés de leur environnement, ils deviennent des personnages vivants aux tailles et humeurs variées, évoquant l'onirisme. Dans l’entrelacement des formes, on entendrait presque le craquement des branches, le bruissement des feuilles sous nos pas.
À la lisière de ce bois, on perçoit aussi la frontière du médium, toujours à la limite de la peinture ou de la gravure. Ce tireur hors pair expérimente les techniques - cyanotypes, procédé Fresson, tirage à la gomme, expérimentations à l’encre sur papier Lockta - rendant quasi-sensoriels ces clichés où les fibres végétales sont encore visibles. Détourant à l'occasion son sujet pour jouer avec le net et le flou afin de révéler des géométries fantasmagoriques.